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Test du biplace Nova Bion 3 L

Essai du biplace Nova Bion 3 : une référence en amortissement et stabilité.

Nous l’attendions depuis un certain temps et Nova ne semblait pas pressé se sortir la nouvelle mouture de son aile biplace, mais c’est chose faite officiellement depuis ce lundi 3 mars 2025.

Quelques belles journées consécutives sur des spots et dans des aérologies variés, avec des passagers et des objectifs de vol différents m’ont permis de tester de manière approfondie le tout nouveau biplace Nova. Alors c’est parti pour une plongée dans l’univers du Bion 3 ! 😉

Je tiens d’abord à remercier chaleureusement Jérôme Sarthe, importateur NOVA France pour le prêt du Bion 3 en taille L 40,7 m2 pour 6,8 kg avec une fourchette de poids de 110-220 kg.

Quand j’ai sorti l’aile de son sac, j’ai été séduit par son tissu Dominico 30D, 40 g/m2 au bord d’attaque et Dominico 204432PS, 32 g/m2 pour l’intrados et l’extrados, un matériau soyeux et bien fini, à la fois léger et robuste.Le bord d’attaque qui ressemble à celui de la Ion 7 est mis en forme et maintenu par des robs profilés. La conception des élévateurs est tout aussi soignée, un système d’accrochage des commandes parfaitement intégré avec un aimant doublé d’un coinceur et des poignées larges et ergonomiques. La bonne visibilité sur les trims et également un aimant/coinceur pour les maintenir facilitent l’ajustement en vol. Un taquet coinceur gainé dans du Néoprène positionné sur l’élévateur arrière permet de maintenir les oreilles fermées tout en continuant à piloter.

Vous retrouverez toutes les données et détails techniques concernant le Bion 3 sur le site de Nova. https://www.nova.eu/en/gliders/bion-3/

Alors passons aux choses sérieuses : le vol.

Pour ce test le PTV sera d’ approximativement 160 kg, avec moi-même et trois passagers différents d’environ 70 kg soit très peu d’écart de poids.

Les trims seront réglés en position neutre c’est à dire tirés à fond au décollage et à l’atterrissage, comme préconisé par le constructeur.

J’ai testé comme d’habitude le Bion 3 sans instrument de vol pour une concentration maximale sur les sensations.

Performances en plané et maniabilité en conditions faibles.

Pour le premier essai ce sera un vol pédagogique avec Jean-François un élève de Niveau Brevet Initial sur le site de Soult en petites conditions thermodynamiques.

L’idée est de lui montrer en conditions calmes comment optimiser les ascendances sur ce spot à faible dénivelé et si possible la procédure de repose derrière le décollage.

Le vent est faible et très légèrement travers au décollage ce qui occasionne parfois pour ceux qui connaissent le site, une masse d’air aléatoire et pas forcément très porteuse pendant la phase d’envol qui surprend souvent les pilotes qui se laissent aller avec trop de facilité et un manque de dynamisme.

A ce jeux le Bion 3 se comporte parfaitement, avec une course adaptée la prise en charge est franche et rapide, très rassurante.

Un autre point fort du Nova Bion 3 est ses performances en taux de chute et sa maniabilité.

Même dans des conditions de faible thermique, le Bion 3 se montre capable de capter les moindres petites bulles pour remonter, ce qui permet de gagner de l’altitude sans trop d’effort.

En virage, il est facile à manœuvrer, et l’intuition avec les commandes est immédiate. La sensation de maniabilité est optimale, et la transition d’un virage à l’autre est fluide, ce qui est un plus pour les moniteurs et/ou les pilotes plus occasionnels. Ceci me permettra de m’amuser à enrouler avec précision de tout petits thermiques en pilotant d’une seule main en filmant de l’autre pendant que des ailes solo bataillent 100m en dessous. Le Bion 3 malgré une commande assez ferme ( dans la moyenne des ailes biplace ) est très précis avec peu de débattement. L’aile se place toujours très bien et renifle les petites ascendances avec une grande facilité si on la laisse faire, difficile ( si on est à l’écoute de ses mouvements filtrés ) de se tromper pour savoir où se trouve l’ascendance et de quel côté tourner.

En transition entre les petites ascendances je remarque que l’aile plane de manière exemplaire et le gain de vitesse occasionné en relâchant les trims est très appréciable. La performance d’une aile tient souvent en sa capacité à planer en restant très stable sur sa trajectoire et il semble que ce soit le cas au moins en air calme pour le Bion 3, en position neutre et accélérée.

Un gain d’altitude suffisant nous permet après 20 minutes de vol de nous présenter en arrière du décollage pour une repose au sommet.

L’aérologie au dessus des champs posables en arrière du décollage n’est pas toujours simple, un gradient parfois très marqué ainsi que pas mal de turbulences sous le vent des murets et des arbres rendent l’approche et le posé parfois très technique.

Dans cette situation le Bion 3 est une fois de plus exemplaire, son amortissement, sa précision aux commandes et sa vitesse suffisante même trimé au neutre, m’ont permis d’être serein et de ramener mon passager au sol en douceur. Une première impression globale très positive.

Amortissement et stabilité en turbulence.

Pour le deuxième vol sur le site du mont Mercou les conditions de vol sont bien différentes car des rafales thermiques dans le vent d’Autan aux environs de 30 km/h sont attendues.

Ce vol sera effectué avec Alexandre, pour un baptême de l’air en situation professionnelle. Avec un passager qui effectue donc son premier vol de découverte, je dois assurer un vol de performance de 30mn.

Les conditions sont assez fortes en thermique et pas très organisées ce qui donne des moments de creux entre les cycles. Au décollage dans les rafales, le Bion 3 s’en sort très bien également grâce à une montée très amortie. En vol, je retrouve encore cette capacité à planer du Bion 3 qui tout en filtrant la masse d’air de manière optimale garde un excellent taux de chute en virage. Réussir à rester en l’air en appui thermodynamique dans des miettes d’ascendances cernées par des zones de dégueulantes assez fortes en attendant le prochain cycle thermique est assez jouissif. Je m’en sort très bien malgré un petit moment de doute quand plusieurs pilotes en solo se font poser en milieu de vol au bout d’un quart d’heure durant lequel nous avions pourtant réussi à grimper de quelques centaines de mètres dans un bon thermique.

Une des premières choses qui m’a marqué sous le Bion 3, c’est son amortissement. En vol, ce biplace se distingue vraiment par son confort. Lors des turbulences légères à modérées, il reste extrêmement stable. L’aile absorbe la turbulence, sans mouvements brusques tant en roulis qu’en tangage. C’est un vrai plaisir de voler avec une aile qui donne l’impression de prendre soin de son passager, en amortissant efficacement toutes les mouvements pendulaires.

J’ai évoqué ( en plaisantant mais à la fois très sérieusement ) avec Jérôme l’importateur @NovaFrance présent sur le spot de Mercou ce jour là, le fait que le Bion 3 serait à classer dans les machines anti-vomi 😅😂

En effet l’aile marque de manière très efficace les entrées de thermique sur l’axe de tangage ce qui permet de bien se placer et de tourner au bon moment mais avec un amortissement idéal pour les passagers sensibles. C’est à souligner car ce n’est pas le cas de toutes les ailes biplaces qui parfois sont plus pensées pour des pilotes aguerris qui recherchent avant tout la performance.

Lors de passages dans des ascendances thermiques fortes, l’aile a montré une stabilité impressionnante ce qui a permis à mon passager de se sentir très bien jusqu’à la fin du vol que nous avons rallongé d’au moins 10 minutes.

Après un joli tour au dessus de la vallée, nous sommes en bonne position pour reposer au décollage avec un gain d’environ 300m.

Le thermique s’est un peu calmé et le vent est bien présent mais régulier aux environs de 25/30 km/h. Je me place bien au dessus du décollage pas trop haut, légèrement en avant pour descendre sur place face au vent et éviter la reculade et le gradient en arrière. Ralentir le Bion 3 aux basses vitesses dans cette configuration est tout à fait gérable malgré une pression à la commande assez importante ( normal pour un biplace ). A l’entrée dans le gradient l’aile prévient tant aux sensations à la commande que par sa volonté à rechercher sa vitesse, aucune surprise donc. Le posé s’effectue tout en douceur ce qui permet au passager de bien rester debout et dynamique pour pouvoir suivre l’affalement de l’aile en bord de fenêtre.

Celui-ci repartira ravi de son expérience et comme nous en avions discuté en vol avec le sentiment d’avoir vécu un moment aussi paisible qu’extraordinaire.

Bonus.

Pour le troisième et dernier vol ce sera un biplace pédagogique au pied levé avec Clément un (ex-futur 🙃) élève autonome présent ce jour là, qui cherche à améliorer sa précision en wings-over et se rassurer sur la maitrise de cet exercice notamment en air agité .

Nous allons enchainer quelques séries de wings en double commande en nous concentrant de manière pédagogique plutôt sur le timing et les différentes phases de la figure. Les wings-over donnent une bonne idée de l’amortissement d’une aile sur le mouvement pendulaire d’une aile et sur sa maniabilité.

Il est évident que ce n’est pas l’objectif principal d’un biplace classique que de bien se comporter sur des figures de voltige mais cela donne des indices intéressants. Le Bion 3 n’est visiblement pas un biplace acrobatique et sa capacité à rester très compact et stable se ressent à nouveau quand nous commençons à prendre de l’angle. A un réglage de trims à fond jusqu’à mi-trims, même si les sensations restent très bonnes et suffisamment fortes, il est difficile de faire plonger la voile sous les pieds, il faudra détrimer à fond pour profiter d’un maximum de vitesse et d’angle.

Clément me confirme qu’il s’amuse bien, qu’il apprend des choses tout en ayant une grande sensation de confort dans les turbulences.

Je vole habituellement avec un Biplace Ginglider Fuse 4 qui se différencie du Bion 3 sur quelques détails, positifs ou négatifs, à vous de voir 😉

Le Bion 3 est clairement plus amorti que le Fuse 4 sur l’axe de tangage et de roulis et comme je l’ai dit plus haut c’est confort pour le passager néophyte qui en air turbulent ressentira sans doute la masse d’air de manière différente, plus confortable.

Les performances en finesse/plané des 2 voiles me semble très proche.

Le Fuse 4 est un biplace très rapide accéléré à fond et a peut-être un petit avantage sur le Bion 3 à ce niveau ( à vérifier ). Toutefois, voler un peu plus vite en se faisant plus secouer n’est peut-être pas forcément un avantage 🤔

Et enfin petite différence encore sur la pression aux commandes qui est légèrement plus forte sur le Bion 3, ce qui ne l’empêche pas d’être très agile tant le débattement est fluide et précis et ne nécessite pas l’utilisation d’une grande amplitude pour être très efficace.

En résumé.

Le Nova Bion 3 est un biplace à la fois très stable et confortable, avec un amortissement qui se distingue vraiment dans le domaine du parapente biplace. Il offre des performances en plané exceptionnelles, et sa maniabilité est un modèle de précision, même dans des conditions variées, que ce soit en air calme ou turbulent. Pour ceux qui cherchent un biplace avec un excellent compromis entre confort, stabilité, et performances, le Bion 3 est à considérer sérieusement.

Bref, un véritable compagnon de vol, à la fois rassurant pour les passagers et agréable à piloter pour les moniteurs qui font beaucoup de volume ou les pilotes plus occasionnels qui cherchent le plaisir et la facilité avant tout. Une réussite pour Nova ! 🌟

Test de la Nova Glitch 20

Comme promis, mon retour en texte et vidéo sur l’essai de la voile d’ACRO de Nova Performance Paragliders : La Glitch.

En Turquie, sur le spot d’Oludeniz, pour mon grand plaisir de fin de saison, 15 jours intensifs en mode ACRO pour moi tout seul ❤️🙃😀 J’ai pu me faire prêter par Théo De Blic, la voile ACRO compétition, la Glitch. Pour la petite histoire, Théo, vainqueur plusieurs fois de la coupe du monde et des championnats du monde d’ACRO en solo et synchro avec cette aile, travaille à son développement depuis 5 ans en collaboration avec Nova Performance Paragliders. Nous avions discuté l’année dernière de sa possible sortie sur le marché mais Nova ne semblait pas enclin à une telle aventure. Il faut dire que les voiles de voltige sont plutôt un marché de niche, qui plus est quand il s’agit d’une aile de compétition 😅. Le secret a été bien gardé par Théo et Nova et c’est seulement en août dernier que j’ai entendu parler de sa possible sortie avant cette fin d’année. C’est chose faite aujourd’hui puisque l’aile est officiellement au catalogue depuis ce lundi 14 octobre. Je vous avoue que pour en avoir discuté avec Théo au préalable j’étais un peu sur la défensive pour l’essai de la Glitch vu le niveau du garçon et l’objectif au développement de cette aile compétition. Elle ne sera d’ailleurs prêtée en test et vendue qu’à un public averti et de confiance cela se comprend en terme d’image.

Je vole habituellement avec une AirG Emilie peace 2 de 20m2 qui est à titre de comparaison la voile d’ACRO « grand public » par excellence.

Pour la sellette je vole avec une Dudek Fuck Gravity.

C’est la Glitch 20 que j’ai testé chargée à 105 kg environ.

Bon venons en aux faits…

Au déballage au delà de son design esthétique qui plaira ou pas, ( personnellement j’adore 🤩 ) trois choses sont immédiatement remarquables. La première c’est le nombre de 15 cellules fermées sur les stabs. La seconde c’est la longueur du suspentage qui me paraît bien plus court que sur la plupart des ailes d’ACRO que j’ai pu avoir entre les mains. Et la troisième ce sont les magnifiques élévateur gainés de néoprène, petit détail très pro quand on sait que les avants bras et la pliure du coude sont régulièrement en contact pour ne pas dire en friction avec ceux-ci lors des manœuvres. De superbes poignées ACRO sont montés d’origine solidarisées aux élévateurs par un élastique de rappel.

A première vue, un autre détail attire mon attention, dont je ne suis pas certain sur le moment n’ayant pas eu les chiffres avant l’essai et je vous avoue n’ayant pas été très curieux sur ce point c’est un allongement plutôt réduit. Le chiffre de 5.5 annoncé sur le papier me confirmera cette impression.

Au gonflage avec moins de 5 km/h de vent on sent bien l’énergie et la vitesse, il ne faut ni tarder, ni mollire sur la course une fois l’aile au dessus de la tête. Théo m’avait averti sur ce point les stabilos mettent du temps à s’ouvrir et ne le sont réellement que quand la voile est totalement en charge et qu’elle a pris un max de vitesse .

Une fois installé dans la sellette le shape très compacte de la Glitch est flagrant.

Pour les 2 runs que j’ai effectué avec environ 1000m sous les pieds ( les autres décos étaient fermés dans les nuages) je choisis de rester vraiment dans ma zone de confort car un peu dans l’expectative comme évoqué plus haut par rapport à la réputation de la bête. Sur le premier run, Sat, parachutales et hélis me permettront de tester le débattement ainsi que la pression à la commande et découvrir la belle en douceur. Au réglage d’origine, le débattement est court c’est évident et la Sat sengage très facilement avec une position du bras confortable à l’aide de la grande commande saisie en dragonne avec une pression moins importante que sur L’Emilie. Il est très facile de ralentir la Sat mais pour la décrocher en vu d’une connexion en héli il sera évidemment plus simple de saisir dès le départ la poignée du haut ( petite barre rigide ) . Une sensation de glisse et de vitesse incroyables se manifestent, mais ce qui me surprend le plus et ce à quoi je ne m’attendais pas vraiment c’est l’impression que la force G est moins sensible qu’avec L’Emilie, ce qui paraît logique après coup du fait d’un suspentage plus court.

Le débattement jusqu’au point de décro est plus court que sur L’Emilie au réglage d’origine et cela me permet de trouver la parachutale dans une position des mains plus hautes. La pression à la commande assez légère, progressive et linéaire rend également plus fine la sensation dans cette position.

Quand la parachutale est bien symétrique et l’aile bien temporisée le start pour l’héli est évident et très rapide et çà ventile vite. En marche arrière stabilisée l’aile glisse et reste bien tendue et compacte.

Sur le deuxième run, rassuré et motivé par le premier, ayant eu un bon feeling avec l’aile je testerai Misty, Mactwist et Tumbling.

J’ai eu l’impression sur le mactwist par rapport à L’Emilie, avec la même gestuelle, que le décrochage du bout d’aile était moins générateur de dégonflement, avec une sensation de vitesse et de glisse plus importante.

Globalement elle roule moins qu’une Émilie et conserve une bonne pression en permanence en bout d’aile.

En tumbling si l’entrée est bonne c’est dans l’axe tout de suite et la sortie en anti-, rythmique donne droit à des tours gratuits.

La Glitch c’est tendu et çà glisse, çà rebondit, çà plonge fort et çà va vite, très vite. Le travail particulièrement pointu sur les stabilos et le reflex, dont m’avait parlé Théo doit certainement se refléter dans le comportement de l’aile. Cette capacité à plonger vers l’avant sans frémir si on l’y incite ou qu’on la laisse faire ou à planer en marche arrière

en restant tendue et totalement ouverte si on ne la brusque pas, çà fait un petit effet waouh quand même…tout cela avec une précision millimétrique des commandes et une légèreté relativement appréciable 😀❤️🤩

Le gun diabolique est prêt pour vous mettre la tête et toutes les molécules de votre corps dans tous les sens à grande vitesse si vous en ressentez l’envie et que votre cerveau et vos mains suivent 😂. Absolument toutes les dernières figures twitsé où pas sont réalisables avec la Glitch et pour cause, Théo le pilote concepteur en a invité une majeure partie 😅.

Cette aile évidemment exigeante a le potentiel pour aller plus loin, s’améliorer, être plus précis, plus fin dans le pilotage des tricks et des connexions et pourquoi pas inventer à ton tour et monter sur les podiums…

Merci à Théo et Nova pour la conception et le prêt de cette magnifique machine. La Glitch est une ode à la mécanique des fluides, à la théorie de la relativité voir à l’intrication quantique. Avec elle tu pourras te sentir totalement en interaction gravitationnelle et dans plusieurs endroits de l’espace en même temps 🤪🙏

Non je n’ai pas d’actions chez Nova et perso, le porte monnaie risque de s’allèger d’ici pas longtemps 😘

Test de la Nova Codex S

Pas mal de pilotes sur le qui vive sur le décollage de Soult ce mardi 28 mai, première belle journée à potentiel de cross dans le Lot depuis…la préhistoire 😅

Et çà tombe bien puisque l’on vient de recevoir la Codex, nouvelle EN C 2 lignes de #novaparagliders en taille S et XS. Je volerais sous la S à 95 kg et mon collègue Jean-Marie sous la XS.

Les cycles thermiques sont faibles et très espacés, un léger voile d’altitude limite l’ensoleillement mais les premières barbules sont là, le plafond est annoncé aux alentours de 1400m il va falloir assurer le début du vol pour envisager une petite balade.

A la sortie du sac on peut observer en plus d’une magnifique qualité de fabrication, pas mal de petits détails techniques.

Nova a choisi un mix de tissus : du Dominico 3DD pour le bord d’attaque et du Porcher skytex pour le reste de l’intrados et extrados. Des renforts à l’intérieur du profil en Porcher Skytex 32 hard sont bien visibles et vont assurer sa rigidité, les cloisons quand à elles sont en Porcher Skytex hard ultra léger. La taille XS pèse 4,2 kg et la S 4,4 kg ce qui combiné au tout nouveau harnais Nova Artus de 2,25 kg en taille M et au sac de portage Nova X-Pack 50 de 525g donne un sac à a peine + de 7 kg 😀. Des joncs en Nitinol assurent la mise en forme et la tenue du profil. Ce matériau à mémoire de forme assure un shape optimal même après pliage.

On peut également observer sur le bord de fuite des oeilletons qui permettent par un système de pince une répartition équilibrée du freinage.

Les élévateurs quand à eux sont constitués de sangles de 12mm de large renforcées en Kevlar. Au premier coup d’œil ils font un peu usine à gaz, ils ressemblent beaucoup à ceux de la Xénon. Les poignées de pilotage aux arrières en carbone sont réglables en hauteur pour s’adapter potentiellement à chaque pilote.

L’élévateur avant est séparé en 2, un A1 à 2 suspentes et A2 à 2 suspentes également, l’élévateur arrière est également séparé en 2 avec un B à 2 suspentes et un B3 à une suspente.

Le temps de laisser passer quelques bouffes moribondes, je teste un peu le gonflage. L’aile monte de manière franche, compacte et sans point dur, l’effort à la commande me paraît léger et le débattement assez important commandes en dragonne. Je trouve assez facile de garder l’aile en équilibre au dessus de la tête avec 10 km/h de brise environ et un tour de frein pour plus de précision. L’aile marque l’accélération du thermodynamique par un mouvement de tangage vers l’avant franc mais amorti, c’est le moment, la prise en charge est très franche après deux pas… c’est parti.

La première sensation est très bonne au niveau de la glisse et de la vitesse et juste ce qu’il faut d’amortissement pour ce sentir tout de suite en confiance.

Comme d’habitude je laisse beaucoup voler l’aile en recherche d’une ascendance ce qui me permet de tester son aptitude

à renifler le thermique et son amortissement dans les turbulences.

À ce petit jeu la Codex s’en sort vraiment très bien, elle renifle le thermique d’une manière exemplaire tout en restant très stable sur sa trajectoire avec une très bonne glisse. Elle transmet parfaitement les sensations d’entrée et sortie de thermique en étant très peu déstabilisée dans la turbulence. De fait la sortie du site est assez rapide et facile avec une aile que je ne connais pas. Le plafond est assez bas aux environs de 1400 m et à part quelques cisaillement les thermiques ne sont pas très francs en dessous de 800 m ce qui ne préjuge pas d’une journée extraordinaire mais plutôt de quelques batailles acharnées pour remonter dans les bulles une fois la zone critique dépassée. Ce vol me permettra de tester la codex pendant environ 3h sur une distance d’une soixantaine de kilomètres. Ce qui m’a vraiment marqué durant ce vol ce sont deux aspects qui me paraissent très intéressants sur ce type de machine en premier lieu une étonnante facilité, la voile est amortie juste ce qu’il faut pour transmettre les infos intéressantes et gommer le reste, c’est à la fois très rassurant et reposant cela permet de vraiment se consacrer sur la tactique.

En second c’est l’aisance avec laquelle la voile remonte au vent avec beaucoup de glisse, d’équilibre et une vitesse très intéressante. En effet je me suis retrouvé plusieurs fois sous le vent du thermique à devoir ravancer pour retrouver le noyau et la codex m’a permis d’y arriver très facilement. J’avoue que cette vitesse et cette glisse m’a un peu perturbé en début de vol tellement les variations d’incidence sont filtrées et j’ai quelques fois dans les petites bulles et les petits noyaux été surpris de les traverser aussi rapidement.

J’ai également mis un certain temps à trouver un équilibre dans la conduite et le cadencement du virage pour serrer les petits noyaux. Le pilotage aux arrières, très doux, est très efficace quand les bulles sont un peu larges, quand le diamètre se rétrécit et qu’il faut serrer à la commande, le cadencement à l’aide de la poignée des arrières pour temporiser l’accélération de la demi aile extérieure permet de limiter le dérapage et l’inclinaison et d’avoir un très bon rendement en montée. C’est avec ce cadencement à l’aide des arrières côté extérieur au virage que j’ai trouvé la meilleure glisse et la plus grande facilité à monter dans les petits noyaux.

Test numéro 2 quelques jours plus tard sur une journée école durant laquelle je vais devoir voler avec les élèves pour les aider à grimper dans le thermique.

La Codex est vraiment reposante, paisible et terriblement éfficace, dans les ascendances je peux passer mon temps à les observer, leur donner des infos à la radio tout en étant serein dans les placements. Les conditions ne sont pas simples et malgré pas mal de moments de déconcentration l’aile me ramène toujours au bon endroit pour remonter.

Sur la fin du vol je teste les oreilles qui sont très efficaces et stables avec les A2 et l’accélérateur conseillé avec cette manœuvre permet un gain de vitesse appréciable.

Les 360 engagés … Bon bé on est sous une C ça tourne vite ça visse et cà envoie suffisamment le cerveau dans les chaussettes pour qu’on se dise que sans une grande oreille à l’extérieur ou un dragchute çà n’est pas une méthode de descente rapide très sûre et durable 😅 la sortie de cette manœuvre avec cette aile nécessite des techniques bien maîtrisées.

L’utilisation de l’accélérateur se fait sans effort et accélérée à fond l’aile file de manière très stable en gardant de très bonnes performances en taux de chute.

Avec la Codex on a l’impression de voler

Sous une aile de catégorie B tant elle est amortie mais en volant au côté d’autres ailes B ou C on s’aperçoit vite qu’on a à faire en plané, glisse et vitesse à une machine de haute performance avec un très gros potentiel. Si êtes déjà très à l’aise sous une B et que passer sous une C 2 lignes vous tente la Codex est un très bon choix. Si vous avez testé des 2 lignes sous lesquelles vous ne vous êtes pas senti à l’aise essayez la Codex qui allie les performances liées à cette catégorie en restant suffisamment sûre et amortie pour vous procurer un maximum de plaisir et de tranquillité.

Merci â Jérôme de @novafrance pour le prêt des Codex et n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez des infos supplémentaires. 😀🪂